Aujourd'hui en Occitanie, 36 % des logements sociaux ont été construits avant 1980*. Le destin de ces habitations fait souvent l'objet de débats au sein même des bailleurs : faut-il les démolir pour les reconstruire ou plutôt les réhabiliter ? On vous explique brièvement les coulisses d'une décision complexe.
On pourrait penser que le facteur financier fait automatiquement pencher la balance vers la réhabilitation. En effet, les coûts des travaux de réhabilitation s'avèrent généralement moins onéreux que ceux engagés dans une opération de démolition-reconstruction. Toutefois, certains chantiers de réhabilitation peuvent apporter des surprises techniques et économiques. Sans compter qu'une fois remis aux normes, certains bâtiments coûtent bien plus cher en entretien qu'un immeuble neuf.
Il faut également comprendre que le choix entre réhabilitation et rénovation ne peut pas se faire à la seule échelle du bâtiment. Le projet doit s'appréhender de façon plus large, à l'échelle du quartier. Encore une fois, si dans certains cas, la réhabilitation s'apparente à la solution la plus simple, elle ne s'inscrit pas forcément dans une problématique de renouvellement urbain plus ambitieuse : désenclaver un quartier, améliorer la dimension sécuritaire d'une résidence ou encore changer l'image d'un secteur.
Le choix pourrait éventuellement s'opérer au regard des perturbations occasionnées pour les locataires. Mais là aussi, cet angle de décision n'est pas toujours évident. Il va de soi que les opérations de réhabilitation sont moins complexes à gérer : généralement, elles se réalisent en site occupé, c'est-à-dire que les locataires ne déménagent pas pendant les travaux. Ce qui n'est pas le cas pour les opérations de démolition-reconstruction : le relogement définitif s'impose. Toutefois, en sachant que celui-ci se fait généralement dans un logement plus récent, avec la possibilité offerte à ceux qui le souhaitent de rester dans le quartier, les avantages sont souvent plus nombreux que les inconvénients. Si ce n'est l'attachement au logement, parfois difficile à oublier.
Enfin, il faut parler de l'empreinte environnementale des différentes options immobilières ; cet aspect constituant un enjeu de plus en plus important. À cet égard, il est incontestable que la réhabilitation est la solution qui minimise le plus les déchets de chantier, réduit la consommation de ressources et préserve les espaces verts environnants. Mais encore une fois, cet état de fait n'est pas toujours irréfutable. Dans certains cas de figure, les opérations incluant une éco-reconstruction de qualité afficheront un bilan écologique plus bénéfique sur le long terme.
Finalement, il faut retenir que chaque situation est unique et que les facteurs de décision peuvent varier selon le contexte urbain, social et économique du secteur où se réalise l'opération.
* Source : Répertoire RPLS au 01/01/2022 / Traitement Habitat Social en Occitanie